PAUL EMILE QUIGNAUX

dimanche 20 décembre 2009

September 2002

Vents rectilignes qui passent tièdes et marins. Estuaires et suaires. Dans la poussière déambule une vieille chinoise, le dos chargé deux sac-montagnes en plastique plein de boitaluminium pieusement pargnées; coca, sprite, bières et quanti tutti.

Au carrefour braille un fauteuil sans-jambes qui passe sur un égout, gueule et freine, y reste ivre dans ses bouffées chaudes, extatique, templant de son rire hagard le carré de Ground Zero.

Des chiens Cueco par centaines de Wall Street et de plus haut sont descendus, cabots consciencieux qui dans les blés en herbe sussotent de jeunes épis sans répit. Meutes fantômes dans la lumière, en bure tweed et cachemire nimbé de For Men Diesel.

Une catholique fait la manche « God bless you » consacrée, en proie, guettant les plaies de ces lasquenets qui se comblessent. «Walk !» fait la loi. De l’asphalte sortent des enfants nus qui streetent la vieille chinoise, se volièrisent, mordent les oreilles des chiens Cueco, les lèvres du sans-jambes et la prière catholique. Les sirènes sont là, toujours là ! Mais toi, mon Manhattan, où es-tu ?

Un tilleul peut-être ?

On devine sous ce tilleul odorant une cape or et tiède, des allumettes brisées, trois mégots ressucés, un arc tendu d’ennui et quatre soupirs d’émotions qui s’acheminent vers l’abîme. A l'aplomb de ce tilleul menthant le vent, trois pas de fuite, deux de danse, et un de souffre. Finie, sa sueur pubisée. Evaporée son parfum de soir. Aurore en plan, dévasté. Passe un vol de saints de mille ans d’âge en V comme vain puis un nain chinois à noires nattes. Crainte de l'aube. Une gamine ridée s'approche maintenant du tilleul. Etrange, elle y pisse comme un chien, une patte levée...

Murmûres

Parle moins fort ! Il y a un homme, là contre ce mur, marchant, incrusté, dépossédé volé de sa moitié, avec un tiers de sa cage thoracique empêtrée, flottante, translucide, aspirée dans ce mur. Il semble marcher mais rien n’est moins sûr. La mousse s’étend sur son bras droit. Ses doigts sont rongures. Il paraît progresser. Tout son bras gauche par les moellons est investi. Son épaule bleuie est largement compressée. Son genoux aussi de minéral est veiné. Dans le granit ou sur ses os, qu’importe, un roncier s’installe. De loin, je vois mal mais, semble-t-il, sa hanche est transpercée. Oui, puisque déjà en dessous du poumon le roncier ressort et au bout d'une branche croissent déjà deux mûres. Marchons, marchons plus vite, ne restons pas là !

lundi 30 novembre 2009

Mort fine !

Hôpitaux blancs. Tribus malades vouées au rang, aux lits du temps. Foethales. Narines cannelées. On aura tout fait ! Total morphine ! Taisez-vous ! Taisez-vous ! Diplomocus zero. Médecins des champs, médecins des villes aux gants laiteux désabusés. Foules cancérées, oxygénées. Gènes à trop se fier. Coma tripale, coma nibal. C’est pachyderme. C’est 10 000 balles. Ya de la zétudes en sus. Santé divine, corne de bombance, cigares, car Diaque a dit point d’émotions. Divins mêle-anges, Satan ça tangue. Mou, mou et flasques. Injection ! Injonction! Décancerez, décancerez ! Mais non, mais non. Obsessions machines. Baisetroniques, nique la mort ! Miracles culant au vent de l’histoire. Soleil criard tout en plein phare. Les rondes des soirs en pas carreleux. Chambre numérique aux cultations toutes les secondes. Corps médical, santé milice. Eau de mélisse ! Je pleure. J’ai mal à ton âme fixée si loin de moi. Les fous de bassan ? Tu ne voleras plus, ne voyageras plus. Tu ne crèveras pas de l’attente sèche de la vieillesse mais de mort main, demain, d’un oui médecin. J'te le jure…

Trafic d'orgasmes



Dans les mouroirs cossus de grandes villas boisées aux limites de la ville, à l’opposé des terrains vagues, des tôles et planches de l’insurrection impossible, rêvent dans l’ombre, bière en mains, des hommes gras aux lèvres minces , de blanc blousés, que viennent visiter les dames pour s’amuser un peu, toucher le sang affleurant des béances encore ouvertes de corps anesthésiés. Sous la lumière cyalithique, certaines, celle-là par exemple, venue cette fois sans mère, enfoncent leurs doigt dans la matière d'un rein tressautant .Jeunes et belles, elles se maculent, sortent leurs seins, mâchouillent des petits bouts de caillots, des éclats inutiles de chairs ou d'os, relèvent leur jupe, se barbouillent, se détrempent , se mouillent sous les rires des hommes aux bières dollarisant chèrement leurs permissions.

lundi 23 novembre 2009

Y a de la reprise dans l'air ?

Cela fait 6 mois que je n'ai pas ajouté de textes ou de photos ici. Pourquoi ? Mystère et boule de gui ! J'avais pas le coeur et puis j'avais à faire sur le bateau et pour le boulot. Bon, la lumière revient ! Je me disais en effet depuis quelques semaines qu'il faut épuiser les stocks et s'attaquer à du nouveau. Il y a des réserves à balancer par dessus bord, ici dans cet océan inconnu... Pour info et par exemple, l'illustration à gauche là, c'était un projet de sculpture monumental s'intitulant "Lumière". C'était des phares-girouettes tournant avec le vent. C'était il y a vingt ans...

Silence, on tourne


Dessus vient l’temps voleur fourbu, publimétrique, de nos mépris bientôt casqués. Souillures bordées de quiétude grasse bientôt fissures qui cracheront sans douleur, rectifiés sur les tapis verts, les beaux zaccords des massifs rassemblements. L’ovation aux cocufiés, aux frictionnés, aux fictionnés dans le grand stade, dans l'enceinte des milliards de mineurs Munich de l'histoire. Des matins sans jour. Tiens, toi ! Homme de la rue sans embarras. Tes pas écrasent du cri incandescent, des gorges de quêteux débris que des crématheux souffleurs de maux brûlent à la bourse des éditions. Ton oxygène ? t’as vu ? Déjà trop tard ! Mais le voit-on ? Les champs d’hommes, les corps élevages travaillés par les machimages d’un bout à l’autre de la planète. Et toi, moi, l’autre qui numencre là-bas à tour de bras. Là, on s’articule. Tous minus, tous ridés, tous cul. Et pourtant, elle tourne…

mercredi 20 mai 2009

Autiste 2


Celui-là est voilier de verre tombé dans la mécanique d'une déclinaison sans objet. Il flotte sur des lignes sans retour, pentes parallèles à la mort. Un pêcheur gelé, volé de son brasier sur une barque démâtée. Pareil à l’oiseau qu’un ciel rond sans sortie a voué à l’errance. Il a déposé ses plaies, breules, vieux appâts secs sur des plages de terres rouge. L’heurt le panique. Il transit à la lumière et recule. Le moindre angle sur sa mer le propulse dans de longues courses, délavant sa burine, ses traits sans âge. La foule est d’écueils. Il fuit dans sa fente. Sa frayeur est de casser.

mardi 19 mai 2009

Dentalesque

Allez les gloglottes ! Ecarte-lèvres et ouvre-bouche ! Tenez, chers confrères, là, là à l'emplacement des dents de sagesse, y a encore du baba au rhum! Pleure pas fillette ! Allez qu’on m’aide! J'veux d'la viande firmière. Et qu’on la pende. Hé ! Par les pieds ! Cette lunaire a avalé une petite cuillère…

Ultime


Dans la dérive sans mots d’un poul perle, silence, trois gouttes d’eau. La première, épaule, agrippée à terre, bleuit. Errance. Sourit la crainte. La seconde, en ventre, brûlée au fer rouge, cristal, scille l’effroi. La dernière, en pointe, nichée au bas des reins, béance, suinte de lymphe. La dérive ne bat plus…


samedi 16 mai 2009

Délit mineur


Ok, je vais vous dire. Greffier, note mon bon ! Ma bouche est un oripeau fumant sale, irisé de croûtes, de plaques brunâtres, une balafre alourdie par des miettes de pain trempées au rouge blanc rosé. Des restes mous de casse-croûte. Je suis un banc. Situation ? A sucer les bouchons. Introduire ma langue dans le goulot, la tête en arrière. Quand y a plus de vin y a plus de centre et comme une poche de fiel ou de bile à la place. Les gamins avec des détritus font des petits lacs, allongés dans les caniveaux. Moi mes gencives sont la retenue. Je pue vert-de-gris et peut-être de larmes. Pour moi un escalier n’a qu’une seule marche. Dix sept centimètres de haut. Des mètres de long dans l’intestin. En fait, voyez vous, mon horreur, je suis père pendiculaire , un cul buté bas. A gauche ou à droite ? Oh et puis basta ! Laissez moi sautiller un peu, agiter mes batteries, faire mes rôts noirs de solitaire urinaire. Maintenant, j’peux partir ?

samedi 9 mai 2009

Overdose


Eux, pendus. Et toi ANTELO, parrain vers ma troisième fille. Cave ulcère de sang par la tête. Ma cuisse seule s’arrache. L’îlot serre et l’injecte d’huile sous le vif de la peau. Douze travaillés avant les vers par les hommes. Golgotha à l’envers. Ce qui reste de cou en bas mêle leurs cheveux à la dalle de fer. Toi JOHEN. Ton arbre. Tes bras-branches. Vieux ridé délié mâchant sa faim pour mes filles aux dents cassées qu’elles plantent dans les racines. Vos sexes déchirés brûlés par la bave, l’électricité et les rires sales. Je quitte mon chien, prends fourche, miel, eau et l’écharpe de leurs cendres. LA LUTTE C’EST TOUT. Et la première troupe est venue. Un à un pendent. Sulfure sous peau avant terme. Marche d’épines. Il y avait des femmes aussi soulagées de leur lèpre. Des rats en festins sur vos vies, par vos orbites vidées, grouillent sur les mousses, celles de sang qui courent de vos bas-ventres à vos joues. VIVIADO et ta femme, LA GRIMELA d’orge. Orge, c’était du porcin grillé ce jour et de la nuit couloir depuis. 40 heures que je suis là. Ecorché, rejet d’entrailles. Entaille- rou que calcine vos ondes, vos fleuves nus que cerclent mon index recourbé vers vous. Tu ne sauras jamais LECTEUR, mes filles racines non plus. Gencives muettes. Je vais céder. JOHEN, VIVIADO, ANTELO, GRIMELA , et vous AUTRES. Mes seins dégorgent. Je ne vois plus mon sang couler vers vos cheveux, sécher sur vos yeux.

Couple


Ton sein gauche avec accenté un mur de paille rond à l’entour. Ce s’rait beau, pas ? Foutre d’osmose, nasille la mère, j’t’aciderais ça d’criole d’avoine, d’mots moines et d’pénultièmes d’iaux, da Dieu qu’oui…Va, axiome le père. C’est comme les filles de Circassie, celles de Voltaire, dextères et blanches, pleines d’orbes et d’myrrhe.
Là, làààà où cavitent nos soifs, là, lààà où s’pongient nos rêves, dardèrent en chœur les deux vieux, l’un pelotant les fesses douces de la vieille. L’autre fidèle, passant la soupe…

Mosquée


Venez ! Entrez ! Là, en moi ! A pieds nus, en mosquées !

Des syllabes roches ruissellent de vos corps. Ecoutez ! La pénombre ruisselle…Entrez à pieds nus, en mosquées d’eau, en mosquée bleues, du sable sur une aube dense et hâvre.

Et elle, elle, blanche, qui reçoit. Minéral ouvert. Ecoutez ! Il pleut ! Si l’un d’entre vous a son violon, qu’il joue, qu'il joue...

Fauteuil brazil


Toi telle une ombre, un champ aplani criblé de noirs, de coups de becs à pierre fendre. Tes lèvres entre-ouvertes un peu gercées. Un pinceau sur le nacre. Une trame que tu larmes pour me dire, me glisser caresser qu’assise dans ton fauteuil, genoux repliés, pieds nus entre les flaques de sueur éparses, tu penses aux corps féminins sillonnés. Ton regard d’île mutine, peuplée d’oiseaux, blanche comme les os. Du sel, de la terre, du givre à la vitre qui me tendent ta morsure. Aube marine d’une nuit d’amis et de vins où tremblait ta main, moraine bleue prise au glacier au fond d’une vallée. Rejet sur le sable et l’herbe d’un ancien voyage grain à grain sur ta peau. Puis un fou noir s’est remis à chanter du loin de sa jungle son pays à la guitare, l’odeur humide et la moiteur végétale, les chemins intimes et soyeux de feuilles animales, la touffeur d’une aisselle. Ta suée, ce lignage trouble torturé du drap retenu par tes jambes et tes seins. La ballade d’un pêcheur qui goûta le corps de Yemanja, une nuit à mi-eau. L’amour d’en-dessus, d’au-dessous, liquide, iode et miel.


dimanche 26 avril 2009

Amarrée



Grelots pour un crâne qui se scelle, déridant des steppes d’angoisses rampantes. Sourdes montées de torsions et remords. Acides aux tripes. Le suint d’une tonte répétée. Inlassable. Intérieure. Une grande fresque où burinent nos chants. D’anciens jardins, ronces folles herbes, décombres. Quelques frises calmes qui parcourent la fêlure imperceptible, claquent la porte. Un pas s’avance sans retour. Elle, encore ouverte sur des espaces inutiles quête le repos des compromis infernaux. Je ne céderais pas si violente, si absolue, est ton étale.

Le bug de l'an 1000


En dehors de la ville plate, une forêt, et à deux lieux de là, au porche aux biques qui penche, commence le taire y toise du Saigneur, en coudées larges des semences qui le joignent, supposées refuges et maintes réserves aux dires. Là, des bâtiments taupes laissées aux nonnes toutes vouées aux desseins dures et craints du Tout-puissant. Les Nobles laids s'obligent à y prodigualer la faconsité insatiable aux veilles mères vierges et dans ce tant, plus d’un mâle fut mis du gras à cran des jeux guerriers et des poses de la vie. Les mésiconarétables adolescents bien pansus pensant, aux mains fines et bien d’argent, y pavoisent et l’empavanent les soirs au pied herbassé des murs du couvent où nonalites et litanonnes du branle saigneur contournent hymens et rigoles par maux dits courts, criolets soupirs, et écarquillent les pauvres pierres pour s’envalver les yeux. Les bleusaïdes permiches y relèvent cotillons et festoyables derrière les bosquets des dormoirs. Belles et niables heures passées dans ces prières et cloîtres sombres ! Les impudentes charmilles dressées comme êtres bustives aux vents, nuées et râles doux…Mais rien est tel ! Dans les sussures telle ment et allicante ses pavoises. Seules atteintes les regards-bave des bleumoïdes aux poils irisant. Sevrain pinotte que leurs prunelles les dénunatent. Telle autre envie chaude et pérumente les fous plaies sirs, jeunes et neuves du bite en scène dans le couïsse de leur lit. Seule y taire chacune leur souffle pour que n’égoutte la Supérieure aux pervisions miraculeuses. Calottes et suées, pleurs de peau encudnacée depuis tant et temps dans les basses nuits des viles couvents des noirs saigneurs de ce chair occident.

Fait d’hiver


Il neige. Trois ado arabes tapent à la porte. Personne. Hésitent, vont et viennent. Les keuf ont embarqué leur ami poignardeur d’un bouc-émissaire d’un vulgaire collège. Trois ado arabes rédigent en vitesse une vengeance. Le bouc-émissaire crie dans la salle d’op d’un piteutal. Ils n’ont pas quinze ans et s’entrelardent. Trois ados arabes pénètrent l’irréel de leur vie par l’orifice acier de menottes serrées jusqu’à l’os. Le bouc-émissaire comptera à jamais ses entailles et les trois petits ado arabes leurs gouttes de sang misère.

La buse abuse

Ya d’la pierre, de l’horloge et de la mort puis un cercle de pierres, l’espace de forces mortes. Un temps las. Hors de là s’échappe du pollen de pivoine sang. Passe la stridence d’un grillon. Des bruits d’ailes. Un battement. Donc un cercle de temps lent, un espace de pierres lasses. Au travers suinte de la lumière. Des crispations, le tenu d’un plané irisé de zébrures. Reste le cercle d’espaces lents, là, dans les franges de vapeur. Au dessus darde un doigt pointé vers une buse tournant sous un nuage d'orage. Puis l’abus, l’image de la chute d’un quelconque, du ciel à la tombe.

samedi 18 avril 2009

Interview de Bokassa


Et sa dadaiste Sérénité de me répliquer : "D5, E6, A8, C3, le petit peuple blanc est mort mat. Les pions, les fous, les tours puis la dame et le roi blanc ont chu. Le cerveau noir était plus fort en nombre (sic) . Trop longtemps le blanc conseilla le noir avec mépris. Trop tard le noir gagne. Rien ne va plus chez les blancs qui auraient préféré être jaunes (rires) Ha, Ha, Ha ! Moi j’en ris et file la pièce à l’albion "(incompréhensible)".
Fin de l’entretien m’enjoignit alors le premier empereur noir…

L’urne

Nous, nous étions nombreux à pleurer le mort. Puis crémation et collation. Famille amis tous réunis. On l’aimait tous le mort. Puis seul, je suis allé chercher son urne. Coquet bureau, croque-mort affable. Et cendres chaudes du mort aimé. C’est alors qu’elle est passée. Seule, ivre de larmes quittant la salle du recueillement après les flammes. Quelconque sans âge. Triste imperméable. Abandonnant son mort. Large mouchoir étouffant les milles entailles, les infimes cris de sa douleur infinie. Envahie par l’absent, elle a montait seule la petite pente vers le parking, moi dans ses pas, mon urne chaude en mains, la poitrine bloquée de son inhumain désert. Elle. Seule.

lundi 13 avril 2009

Boudin azyme


Passons au Fils du Père, soit dit gisant dans une charcuterie, sous la pierre gardée par un moine velu qui tend la main et pue le pu. Des chapelets de saucisses encensoirs, graisseuses fumardes, bouffées aux vers depuis les croisées, crochées aux voûtes. Et on se voûte-voûte en rang et psalmaudit la porte trop basse. Les pèlerins en stimulis gargouilleux se tiennent par la main, pénètrent l’indestin du Sépulcre Saint, recueillis sur leur estomacs, se courbent et entrent dans le boyau pour le dernier tango du religio, pour refiler son dollar au vieux crasseux, gardien du lieu du sang et de sa chair. Tous trafiquants de boudin azyme. Une fesse par là, un morceau pauvre de l’autre, un pet caché pour se faire pardonner. Plus tard, ils referont le chemin de croix avec, à toutes les stations, une goulée de Coca jusqu’au Golghota. Huileux enfants, recueillis lardons, saindous d’esprits, fois maigres, foies gras d' il était une fois ici bas. Tous en prière mes frères. L’Agit-Christ, nom de Dieu ! Pantin pour nous, lui qu’a tant su faire …

Les mantes à Sion


Mise au bas du mur, une foule craintive aux bras bleuis. Pas de bleus comme les Gaza fillettes mais par les sangles, par la hochante des hommes couverts écartés des femmes. Pour eux, un espace deux fois plus grand, ils ont deux fois plus à gémir, à vomir leurs états et la peur, le compromis avec l’Halacha, tous engloutis dans l’exhorte, ocquet sans fin sur le fil, entre le tohou et l’autre face le bohou, de la Netsah sur l’Hod puis d’arrière en avant, Tiphérète sur la mal’houte comme le chien sur la chienne, A.Kadmone foutant E.Kadmone. S’extraire, dire, dire, parler encore de soi, exhaler sa pestilence, aspirer son existence, dans l’interstice des pierres du Temple. De l'autre coté de la barrière, les femmes acquiècent, halètent et roulent par leurs petits cris mères, les enfants blêmes de Salomon en galets golem tout ronds, tout Sion.

Ptite miss pas grossée


Il y a une cloche malice au creux prière de tes mains jointes. Au loin filent d’écrasoirs mâche-minutes, un horizon où frissonne lactée ta larme fossile. Je t’ai déjà parlé des saga putain, des seins veinurés, du breuvage des agaves, de la succion des marécages femmes, de la sève mertume des citronniers. Mes ballades moissons, les abus, la sueur de tes cotonneries. Patronne petite, tu distribuais alors notre semaine, au nom des tiens, des raclures raides de ta race, buveurs de lait et de bourbon. Non, ptite Missié pas possible ! Noé mettre ça pas bas. Mouillée tes reins par la vapeur tiède du marais ? T’en veux un enfin entre tes cuisses, hein ? Inutile d’arnaquer les tiens. Z’auront plus ma peau. Tu peux me frapper du nerf tressé de nos carnes, au fond de toi me cracher morve, me traîner bête au boucher. Tu peux aussi m’écouter, passer pays chez moi. On y trouve des femmes aimées, déliées, coureuses de serpents caresses et d’herbes lutines. Elles te feront pas mal. Elles te délivreront du blanc linceul. Et l’on rira. Libre maintenant je suis.

dimanche 12 avril 2009

Ruine Yemenite

La gouttelarde bourdonne, cavarde sa renifle de bas en haut, renfile son pagne, brassarde ses guenilles, actualise son fard, se hausse du col et démarche trotti-trotta, sans gêne, vers les thermes. Entre les colonnes cannelées, elle mouille, fait la moue, ballotte son sexe démètré et sa douleur claudicante, un coup sur deux. Céramiques aux festins d’animaux sacrés, sous ballouches, hanches fripées, rondeurs décalées, graissouille malmenée. Pour la Reine des Sables, saba de plus en plus mal, même bancale, elle se ride.

Schizo



Rougeurs obscures d’un homme en pluie, frêle et fidèle qui vit de creux et dort d’absence. Décombres gemmes d’un homme en arbre, mince et dense qui sourde de cris et blême s’enlise. Grabats sans froids d’un homme sans mains, cible censure qui croche le ciel et s’épuise las. Sauts exils d’un homme en plis, atteint complice, qui fouette l’air et lèche le temps. Tâche immense d’un homme en peine, vaste nef qui pleure son ire et perd son sang. Court, crache, fuit, tue, ces hommes. Vite !

vendredi 3 avril 2009

Insectcrivains

Un cafard capillaires pattées sur la page marche, titube et fugue. Dans mes rets, zou, une patte en moins! Faudrait pas me manquer de respect ! Hier un autre noyé d’encre, son premier feuillet a signé. Aujourd’hui ses balbutes collées chlinguent. Punaises puantes. Demain à l’essai... Des haines jusqu’à l’haleine, mes voisins puent aussi, vieux barbus et pauvres vieilles. Baguette, raviolis froids et bières dans un studiopurin. Pas d’aube, pas de rosée. Pas de nuit sans nuit.
Courez vite petits insectcrivains ! L'écrit vainc les cris vains
! Graphopattes en page courez ! Pondez les signoulaminis minous! Dites moi " A ton tour maintenant ! "

Autiste 1

On m’avait dit qu’elle n’était plus qu’une lèvre unique, sillonnée de flaques, grêlée de sable, léchant à petits coups sa nourriture dans de grandes vasques, qu’elle chantait fleuve, qu’elle courrait sur la rambarde des terrasses, qu’elle criait : « nue, nous, nue, nous », qu’elle s’effondrait en fièvre cernée par le carrelage, hernie baveuse qui trace du doigt dans sa salive ses sentes du soir, se recroqueville filant ses cheveux jusqu’à sa bouche en pinceaux noirs portés au sexe d’où coule son sang dés qu’elle fredonne son chant des chaînes « Nue nous, nue nous, nue nous ». On m’avait dit qu’elle se larvait sur ses dessins, entre ses griffes et dans l’attente, debout contre la vitre, y plaquant son ventre haineux qu’elle épanchait, empreinte de sueur et de chaleur. « C’est sucré » disait-elle « C’est mon miel » disait-elle puis elle psalmodiait son chapelet d’hiver en sursauts brefs, prière contre son verre, ode à sa cage. Après deux jours d’un chant plus long, d’une lèvre unique contre la vitre, elle céda dés que la buée goutta ses larmes en rigoles huileuses devant ses yeux. Enmielée de peurs et de nouveaux songes, effraie blanche aux grands yeux ronds clouée vive, hululante, à la porte de son néant..

mardi 31 mars 2009

Les croisés


Deux enfants nus marchaient sur un chemin. L’un d’eux, un poignard noir à la main, avançait à grands pas, le regard perdu sur la ville au loin. L’autre plus petit trébuchait. Deux gardiens titubant, rasés de frais sous leur grande cape blanche, le bec percé d’un clou, les ont croisés. L’un d’eux les a fixés de son œil rond et terne. L’autre fatigué d’espoir a tendu la main. Le petit enfant a craché. Ils sont passés, poussés par le vent, agrippés par le temps. Deux enfants nus marchaient sur un chemin. L’un d’eux, un poignard rouge à la main, tenait dans l’autre une grappe de raisins. Le petit, les mains jointes, se gavait à sa faim. Deux ombres blanches loin derrière, se profilaient, bousculées par le temps, happées par la plaine, nappées de nuit, bleuté de mort, les mains basses tenant leur ventres ouverts.

Photo retrouvée


Pilonnages à l’aube, l’auge des bombes, les ornières des camions, leurs freins cris de baleine, les grondements coptères, l’incandescence des tirs, l’encens des discours, l’indécente Pacification, sans heurts, douce, rien qu’avec des billes et de l’agent orange. Photo d’opéré, un corps adolescent, svelte mineure, minceur des flancs criblé de trous. Agence Gamma 69.
Un hasard dans mes recherches. Tout est passé au pilon de ma mémoire. Des millions de visages pilonnés. Des millions depuis photographiés. Du papier chiotte pré-numérique, préhistorique. Cérumen de chair humaine. Bel hymen du vagin-latrine d’un Occident trop mien, très tien, à toi qui me lit …

jeudi 19 mars 2009

Dispensaire de Kali Gate


Pourquoi es-tu toujours là ? Oui, toi, toi le chauve. Tes sept-huit ans presque nus, corps croûté que j’ai épluché. Tu n’as pas crié, ni pleuré. J’ai tout arraché au couteau. Ta chair noire anémiée, nécrosée. La vermine festoyait jusqu’au nacre de ton crâne. L’air moite, ma sueur. Je t’écroûtais. Qui sait écroûter un enfant-plaie ? Le crâne, le dos, les bras, le ventre, le bassin, le sexe, les cuisses, les jambes ? Combien combien de plaies t’ai-je ouvertes ? Quand ai-je cessé de trembler ? Quand t’ai-je regardé ? Je n’ai pas rêvé. La pommade te soulageait. Un beurre blanc. Je l’enfouissais profond à la main dans ta pourriture puis je pansais. Ne pas penser, ne plus panser. Tu es toujours là. Tu ne m’as pas quitté. Ta photo sur mon bureau. Ton corps nu. Chauve. Tes grands yeux noirs sans douleur, sans tristesse, sans prière. Tes yeux calcuttesques qui m’ont appris qu’un homme peut pleurer à sec.

mercredi 18 mars 2009

Aube

Sur l’épiderme de ses mots, à l’ombre de sa bouche, courent de grands frissons satinés de froids. Ils sonnent déployés à l’aube, s’agitent, hésitent dans le frais puis filent en trembles au ressac assagi de sa fourrure inondée. Cris et soupirs s’étirent à l’emporte-pièce tressant des anneaux fins sur la chair de sa lèvre un peu gonflée. Silence en dos, en repli sage hors de la nuit. Elle, cathédrale, verte, tendre et noire, ourlée d’amour.


Golghotations


Béni, oui, oui ! Hé, hé, à temps ! C’était de l’être ou pas ? Etre de bois si faire. Etre Lucifer, lu si ça doit l’faire, si l’on circoncise la présente âme à Dieu colère, Lui Kippour nous a tant souffert. Hé ça va les temples? Shabat les tempes! A genoux devant Dieu. Où l'est la scie du castra triste à circoncir les laids ? J’te reconnais pas, J’te reconnais pas, J’te reconnos pas comme un prophète. Et pourtant, pour tant, en cicatrices, là haut en croix, j’ai eu mon compte au Golghota ! Prières divines et devins marchands. Que d’eau, de vin et de sang ! A Tibériade combien de poissons et, j’sais plus où, combien de croissants ? Tiens, tiens, en v'la d’autres. Noirs et ombres. Ors et pourpres. Blancs zailés. De toute façon, c'est d'autres clercs, d'autres clients. Et d’autres z’entrent en plus qui hululent autant à temps. Mots à remèdes, y disent, peut tout dans les cieux : elfes 16 et mirages. Tous au Sinaï, tous la tête dans le sable, bande de raïs naïfs, de trop zélés, de pleutres baisés, de rescapés du Père Néant!

samedi 14 mars 2009

Houblons


Quelque chose se couple à moi. C’est un cycle, un rond, un fond rond. Sucré et prunellé, de la souvelance d’égouts fumellant. Un bain de poisse sienne brûlée au dessus des têtes, ici. Là, là au plafond de la nuit ! Avec un poil frisé à qui ? Au beau milieu d’un verre à mort d’un matin encore, dans une marre square, au creux de ma poitrine se soulève l’haleine d’Hagard, Hagard, c’est mon nom… Deux larmes matutinales, une bandaison, bah, c’est même plus un sanglot mais l’habitude. Et ça diminue, minou, minette. Ho hisse ! Plus tard, je serais sec au matin, même plus craintif, même pas peur, sans ongles en griffes sur la grande pente des bières du matin à la terre.


R


R comme Radikal. Les index probatoires te criblent à grands renforts de Väterland natal. Céder ou se taire ! Grand merci ! On ne se châtre plus sur la Bible. Rives tes bornes sur sa langue. Te rappelles-tu de ton amie d’Uz en 72 ? Dis-moi Ulrika qui a poussé la chaise ?

vendredi 6 mars 2009

Sein


Gynécée d’océaniques nuages, cernée l’hiver d'embruns de nacres vagues, de furieux fous de bassans et malamoks, lumineuse de particules d’étoiles et de lunes dessinant ses lointaines cousines du Sud où la mer est jaune et boueuse, où Yemanja règne et baise à mi-eau les corps des pêcheurs jacanda à l'aube, l’île de Sena, autrefois, était aux femmes. C’est un dimanche qu’elles prirent le noir lorsque des hommes en proie de croix, bravant sorts et brisants, débarquèrent pour pénétrer leur chair et devenir leurs aimants. Il y a fort, très fort longtemps…

Beyrouth


Dans la cité détruite parcourue par les nausées, près de la mer lourde qui oscille et des plages devenues mortes, sur les restes d’une boîte aux lettres, assise, plaie informe, une ado, kalatchnikov sur la poitrine, porte à sa lèvre mordue le goulot coupant d’une bouteille d’oxygénée ensanglantée.

mercredi 4 mars 2009

Nord Noir de Cao Lai


Jouant sur le crassier marin, un doigt gratte la terne terre. L'ongle perpendiculaire depuis la pluie à la mer. Son rêve pénètre une algue-fleur et y trouve une forêt de filaments longs arc-en ciel. Un pauvre doigt ivre de fatigue de mille coupures perfides. De son empreinte salée de pleurs, le sang sort acide. Près d’une racine qu’il voit marine, un doigt se vide et se retire. Trou rond élémentaire. Grammaire de la terre noir d'un enfant crasseux stationnant sa famine sur un rail, qu'au loin une sirène rappelle à la mine.
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Nom de Dyeux !


Chers amis potographes, vous yeux pro de nous simples mortels. Porte-flash, bites lentille, flingueurs à politiques, mouches à guerres et famines, tringleurs d’instants tannés de tout, gobe-nature et globe-trottoirs, papa-raseurs de mamans razzia, engrossés des miséreuses, pipol snipers, éplingleurs de mirettes rieuses, enjoliveurs de corps désirs. Vous tous et toutes, chers, très chers êtres-oeils, maîtres des clic-clac, cocottes…Voyons, voyons, voyons. La-haut est le grand Œil et vous, vous, vous êtes si bas, si ballottés, si gogo centrés, si exonérés, sourds oxygénés. Sous ex, sur ex, dans le néant de l’Ex, dans l’œil du béant, de l’instant mage qui hennit : Hi ma, Hi ma, Hi ma, pas culée, pas laya, simplement Je, Je, Je. IMAJE. Lis mon Je, lis ma Je. Vos dents cliquent et claquent, amibes cannibales. Mes frères, mes sœurs, metteurs de je en joue, faiseurs de jeux, pipoteur d’yeux, mythes à mort des chambres noires, à quand la révélation, la lumière, pour que vous fixiez enfin votre simple, tout seul destin de plaise aux Dieux ?

mardi 3 mars 2009

Première morte


Les yeux chargés, ses épaules rétrécies et frileuses. Elle est longue, plus longue, longue sous le drap. Sa malice en réclusion sous une raide pâleur. Sa poitrine susurre qu’elle ne dort plus. A l’arrêt sous ses mains, elle s’adoucit, se relâche. Une minute la métamorphose. Son visage cristallise. Des Cassiopées grains de sable l’envahissent. Eclair d’une douleur puis douceur. Sa randonnée commence. Seule enfin en territoire de nuit, très légère. Plus fins ses os, plus blanche sa peau, plus infime son souffle. Le nombre de ses pas dépasse déjà celui des coquillages et des planètes. Un masque de gamine vieillesse. Sourire. Elle. Grand-mère. Cadavre.

dimanche 1 mars 2009

Retour chariot, gling !


Y a trente ans, j’ibémais à boule dans du blanc vif. Et vlan retour chariot sur écran. Que reste-il d’ma frappe ? Un crépitage mollusque, des lettres sans mots, des maux sans âtre, du moisi d’être, un théâtre de cendres qui braise-bêle. Aucun sujet à sujettir. Plus de peur que de mâle. Plus de tigre de papier à crépiter. J'erre, je cherche, je cherche je cherche du poil désir à griller, du tabac à têter, du fort à breuver , d’la mouche à morve, du tord narines, du torve à ordre, du ricain marines, du qui raque rangers, d’la preuve qui tentacule, qui mord la chair père, qui perce la chimère, du qui rassure et qui berce l’homsonge. Appel, appel à riffifi et rattafia pour les gars de ma planète qu’halète! Pour les lolitaines gueuzettes mignardes, les angelina lolo à chiards. Hola, Hola, m’ouïssez vous, binarisé dans mon demi-siècle, saturé d'écran-ronron, de tant d'étrons d'électrons. Sans blanc de page à torturer, j’hèle l’air en manque ? Gling, vlang, gling , vlang, gling, gling, vlang,....

samedi 28 février 2009

Déserticulée


Et ce monde pendant mon absence ? Comment sévit-on actes, hommes et femmes ? Charrie-t-on toujours les touts-petits ? Parles-moi de là-bas qui ne veut s’effacer. Des nuques rasées, des os en poudre, de ceux qui savent, du chant des herbes sous le couperet, de ton ombre, toi dans la rue quand tu passes ? Il faut que je te dise. Je fus réveillé la première nuit, dans la grande salle de leur musée. Un mur de graffitis et de photos. Un titre : filet de bave et surfil de sang. Un autre : commissure d’un garrotté. Des pièces d’encéphalogrammes. Et le bruit, la noria des souffles. Tu courrais dans les genêts et nous étions haïs. T'en souviens-tu ? Ce jour-là, les verbeux furent déposés à l’aube sur le quai des églises, dans toutes nos vallées. Mes mains devinrent froides. Seul le cri du violon hésita puis chuta du trait plein à la plainte. Il y avait dans le champs face à ma lucarne: des corbeaux très très noirs, des Azraëls en rut brisant les mottes gelées à coups de bec secs furieux. Des vers-couteau requis à l’air. Orgue désaccordé d’une cathédrale sans toit. Des enfants la tête en terre et les pieds dans les nuages. Tes seins ont du vieillir. Le temps goutte des larmes d'ombre, ourlaize la peau, anémie les yeux. Eux, voient-ils une chienne sur le dos en plein soleil qu’ils décochent leurs pieds rageurs et dans les côtes de la bête , s’acharnent… Nos caresses étaient lentes, pélerines, ruisselantes de saveurs de fromages et de vins. Le pain sec insistant sous nos fesses, le lit habité de jours entiers, d’infusions, de fureur, de sommeil et de rêves. Tes mains ! Encore étonnée ? Par la montée de mes doigts en marée timide dans le gouffre que joints en corolle tu formais de tes paumes ?
Un jour dans ma cellule, ils firent entrer une fille, rasée elle aussi. Elle ne parlait plus. Ses yeux n’étaient qu’orbites. Puit insoutenable. J’ai pris sa main, l’ai léchée comme un chien a faim. Noyant mon visage dans ses empreintes, grattant son sol de ma langue. Chaque trace dévoilaient des sources à sa surface puis des villages, une odeur de pipe et de raisin. L’intérieur était la terre fertile. L’extérieur les mers. Et entre ses landes doigts, des voies lactées. De ses lèvres a perlé un soleil et de ses cils, venu de très loin un ruisseau, un ruisseau en attente d’eau. Dans sa main la joie usée d’une vie brûlée. Ses doigts rougissaient. Ils me l’ont arrachée. Des injures. Puis, elle, elle, déserticulée, dans l’encadrement de la porte.
La suite, tu la connais jusqu’ici. Infirme de tout cela. Tu comprends, hein dis moi ?

Fragments du discours d'une inconnue pour le 100 ème anniversaire de la mort de Lacan


........« Hé, hé, que voulez vous ? Il y a des caresses qui nourrissent le phallus saigneur. Suivez bien les contours foulés et refoulés, les qui sentent à plein nez. Evitez les tessons de bouteilles, les cannettes de bière percutées, les landaus césarisés, tous les écueils qui vont joncher notre propos, cet amer intérieur vers lequel nous faisons voile.
Rappelez vous…, souvenez vous de ce truc, cette chose, cette physique à cent, à milles plaques, toutes noires venues, du très haut, de cette métaphysique céleste,
d’un hermaphrodite, hermétique, d’un immonde sans monde, sans ying qui fait bang, sans yang qui fait big.
La fécondité, disais-je, est plus que lacérée, dégonflée, en lambeaux. Son procès révèle notre nudité sans sexe, sans maux. La terre était donc limbe, à poil, imberbe. L’esprit de Dieu errait sur les eaux,
planait, planait, à tutti quanti, à quelle vitesse ? disait l’ami Janké. C’est l’essentiel, l’essence du ciel !
Admettons pour la démonstration qu’à l’époque l’ombre n’allait pas plus vite que la lumière. Le divin planeur a du perdre de la vitesse et se faire prendre au piège de la gravité. Lui aurait pas tombé dessus, l’aurait pas forniquée. La lumière aurait continué son chemin, n’aurait pas fondue. Donc à quelques poussières moins vite que les photons, il planait sec mais pas assez et ce grand con a chu, chu dramatiquement. Et depuis ça c’est charpenté la dessus…
Maintenant, le mal joli luit plus sur la peau des ventres qui s’en-chaleurent à vide que sur les eaux placentaires et autres flaques. Il découple à mort et c’est bien ainsi. Ce n’est pas plus terrible que l’orthodoxie sans pléthore, sans folie, surproduisant des faits à la raison mal cuite qui mâchent nos vies comme des enfants du papier pour faire des papas et des mamans
à unique petit con… Donc, c’est là, lorsque déraillent les vagues-on de la pensée majoritaire, quand l’aube dissout les montres du temps des sexes, quand le brownien jouit et se pourlèche du pipi-peur des organisations, du relâchement des dignitaires, que se rouvre la scie castrice. Et de la plaie éructent les barbelés puis in fine les blanches armes à découper les découplés, les in-produits de la chair-terre. Face à l’angoisse d’un tout qui se re-nude, les jeunesses aux écrans-miroirs, devant nous tous, se mettent à claquer les verrous. Commence alors la montée non pas des eaux redevenues limpides mais celle des gaz, vous m’entendez, des gaz… Non pas moutarde, pas orange non plus, sans doute du type ébola. Et oui, très gros bobo là, virus dans la couille pensante niché aussi à l’uterus roundupisé , monsantisé, monstrantisé. Hé, hé mes petits beaux-beaux ! ».............