PAUL EMILE QUIGNAUX

dimanche 20 décembre 2009

Murmûres

Parle moins fort ! Il y a un homme, là contre ce mur, marchant, incrusté, dépossédé volé de sa moitié, avec un tiers de sa cage thoracique empêtrée, flottante, translucide, aspirée dans ce mur. Il semble marcher mais rien n’est moins sûr. La mousse s’étend sur son bras droit. Ses doigts sont rongures. Il paraît progresser. Tout son bras gauche par les moellons est investi. Son épaule bleuie est largement compressée. Son genoux aussi de minéral est veiné. Dans le granit ou sur ses os, qu’importe, un roncier s’installe. De loin, je vois mal mais, semble-t-il, sa hanche est transpercée. Oui, puisque déjà en dessous du poumon le roncier ressort et au bout d'une branche croissent déjà deux mûres. Marchons, marchons plus vite, ne restons pas là !

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