PAUL EMILE QUIGNAUX

dimanche 24 janvier 2010

Le poirier

Quand tu grimpes en esthète par dessus mon corps prônant la joie de l’aube des danses, des fourmillements cérébraux, des fleurs lascives, la fin des dentiers balbutiant sur leurs charnières made in china, quand tu clames soulevant mes mains jusqu’au dessus de ta tête à la renverse que le monde carbure à la verticalité et que c’en est assez car nous manquerons d’oxygène et plus grave d’érogène, quand tu écrases ma poitrine de ton menton, pensive sous mes narines… Alors quelques ruisseaux fous resurgent en moi, privés d’air à la gorge, strangulés et je m’étonne des sédiments déjà carrière où les sables de millénaires s’entassent par couches ocre, rouge et blanches… Des racines y puisent pourtant un peu d'eau pour l'arbre dressé, pour toi, toi tête en bas, en poirier, tes cheveux répandus flaque noire sur mon ventre.

Déluge


A l’intérieur, il y a des caissons arides mais sans lumière. On y laisse des gens pâlir et se rider. Ils sèchent là leurs croyances dissonantes. Ils ne se voient pas bleuir mais s’écoutent égarés sur la paille. Ils spéculent, parient sur les râles de celle-là, sur les déperditions de neurones de cet autre, sur les défaillances, les lèvres, la gorge, la langue, la vulgate venimeuse, les morsures, les mâchages, les rôts, les digestions qui se fondent dans la lamenteuse symphonie des eaux. Dehors, depuis trente ans, le ciel est bas et les heures diluviennes. Le monde s’est embavé, amoindri dans l’humide infini. Les trombes. Des cancrelats parlent aux cancrelats sous les chutes brouillardeuses. L’amour est plus court qu’un éclair. Les coïts filandreux et les grossesse des métastases qui respirent, des rhumatismes et des sifflements tuberculeux. L’enfance en deux ans. L’adolescence en un. La fécondité pendant un an et la sénilité à cinq ans. La mort à six et au mieux sept. Cela dépend des latitudes. La vie n’est plus qu’une fugue sous des gouttes en forme de poing, là où les branches supportent des fleuves et les feuilles des torrents.

lundi 18 janvier 2010

Allons z'enfants ….

De grands masques silencieux comme l'ypérite. Dents blanches avec par derrière de l’y-voir sale. Un goût âcre de rétention et de jeunesse éventée. Un étaillage de mots et de mépris, de justifications et de permissions pour retenir le silence. Pousse à pisser de peur pressante et, dans les miroirs, la panique et les pertes de même qu’un soir le fonctionnaires ne rentre pas, couché sur un banc dans le métro, le sang d’un viol sur la bite. Des enfants bien à eux, en ruptures consommées, le mal au cœur suractivé, juchés un peu partout, dépris par les mots, rompus, repus des raisons asservies de leurs aînés, des vieillards jeunissant bafoués et sucés par l’attente, leur lucidité réduite à se courber sans remuer les lèvres sur le procès ouvert à vingt ans et qui fait déjà jurisprudence chez les mioches à huit ans. Des couples à la découpe de l’écoute qui entendent buissonner la répétition et le crépitement de leurs cellules en division. Des yeux secs, secs, incapables de pleurer…