PAUL EMILE QUIGNAUX

dimanche 24 janvier 2010

Déluge


A l’intérieur, il y a des caissons arides mais sans lumière. On y laisse des gens pâlir et se rider. Ils sèchent là leurs croyances dissonantes. Ils ne se voient pas bleuir mais s’écoutent égarés sur la paille. Ils spéculent, parient sur les râles de celle-là, sur les déperditions de neurones de cet autre, sur les défaillances, les lèvres, la gorge, la langue, la vulgate venimeuse, les morsures, les mâchages, les rôts, les digestions qui se fondent dans la lamenteuse symphonie des eaux. Dehors, depuis trente ans, le ciel est bas et les heures diluviennes. Le monde s’est embavé, amoindri dans l’humide infini. Les trombes. Des cancrelats parlent aux cancrelats sous les chutes brouillardeuses. L’amour est plus court qu’un éclair. Les coïts filandreux et les grossesse des métastases qui respirent, des rhumatismes et des sifflements tuberculeux. L’enfance en deux ans. L’adolescence en un. La fécondité pendant un an et la sénilité à cinq ans. La mort à six et au mieux sept. Cela dépend des latitudes. La vie n’est plus qu’une fugue sous des gouttes en forme de poing, là où les branches supportent des fleuves et les feuilles des torrents.

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