Empereur aux sens fragiles. Trône pétoire. Toutes ses lois abattoirs. Sa gabelle sur le miel, le seigle, les chèvres et les femmes. Plein de pourboires en cassation. Incunable tenace posant sa main au loin vers ses archipels à l’horizon. Il tourne vers moi ses yeux grisés sans sagesse, acide, songeur, hâbleur. Mélange de soif, d'hébétude et de déception. Rage aux bas-joues barbes. Prophète en carriole. Peuple éperdu sur les routes. Ses lèvres bleuissent. Sa verve en écharpe. Ses discours à béquilles. Déjà connu, déjà vu. On joue ? Regard circulaire de lui à moi : "A quoi ?" Rétention du temps sans compassion,. Clin-d’œil et rires jaunes. Il sort une dague: "A ça ?" Entre les doigts écartés sur la table, en saccades, pluie de grêles, entre les phalanges. Lame éclair entre les os, plantée et reprise au bois. A qui s’y coupera un doigt ! Empereur pas hostile. Juste débile. Face hostie fourguée aux niais. Mariole à corruption. Nez coulant. Empereur obscur des mines de sel, de larmes, d’argent, de peur, de sang. Sa Majesté s’affale. Une vierge servante s’effondre sur les tapis dans ses plats. Les laquais complices l’insultent. Elle rougit, tire sur sa jupe. On voit le haut de ses cuisses. Personne n'a entendu. 9 mm rougissent entre les yeux serpent du metteur en peur. Je pars. Personne ne m'a vu.
vendredi 19 février 2010
Exécution impériale
Tanatha
dimanche 14 février 2010
Méprise
Macumba no
lundi 8 février 2010
Coqs au nord du Rio Grande
samedi 6 février 2010
Châles
Foutre d’veste, cyprès d'châle noir en plis d’nuages, sirocco d’village. Sommes vieux et vieilles qui crient des mains aux postes désertes, à l’école débris. Reste une marelle retracée à la peinture, monumenfant aux disparus; Hémorragie en châle en noir de morts à venir. Qui portera ma boite ?
Libres arbres
J’imagine des forêts gigantesques dans nos montagnes, des arbres de morts. Des enfants sur les décompositions entre les marques bustives de nos passages y font collection de feuilles abandonnées chues à la patience de l’humus comme gestes, regards, sourires et pleurs des branchus que nous étions. J'imagine des fontaines de racines plongées dans les restes particules chevauchant les os, nourries des carnes et chairs ensevelies là. J'imagine des ombres au vent, tièdes et douces effleurant les jeunes pousses, vibrantes de vivre, terrées des larmes des disparus. Pour la Liberté les fous de 89 avaient planté un arbre. Pour la mienne, pour mon trépas, je veux des arbres.