PAUL EMILE QUIGNAUX

samedi 6 février 2010

Châles

Foutre d’veste, cyprès d'châle noir en plis d’nuages, sirocco d’village. Sommes vieux et vieilles qui crient des mains aux postes désertes, à l’école débris. Reste une marelle retracée à la peinture, monumenfant aux disparus; Hémorragie en châle en noir de morts à venir. Qui portera ma boite ? Pas toi Jérôme avec tes cannes, ni toi Richard, tu n’as plus de bras, plus de tête d’ailleurs, que du pinard ! Ni vous Rose, Aïcha, Marie ou Nina. Vous êtes femelles aux seins à genoux, des ventres de cendres, d’oubli, d’adieux. 54 maisons. 45 de vides, 4 chiens, 19 chats et un bourrin sur la place festoyé par rats, mouches, asticots. Deux mois d’hiver, trois partiront en châle solitaire misère devant comme par derrière…On a décidé les quinze restant de crever seuls, en châle de larmes, blessés aux reins, aux mains, aux yeux surtout aux crânes et à Dieu. Ne montez pas, on vous tuera; reste plus de fusils que d’gens. Jérôme assis tire encore bien. On a plus de cartouches que d’ans. A nous quinze, écoutez ! Plus de mille printemps. Ha ha, voyez, sommes vifs argent malgré nos châles nuages d’honte abandon et de vents.

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