PAUL EMILE QUIGNAUX

vendredi 19 février 2010

Tanatha

Tout respire ici avec mal et sursaut. Pavés, murs, vies suffoquent, s’épanchent en fumées carmin lourdes. Des pierres s’échappent des orgues ocres, des sons haleines, du bruit laiteux. Déjà le sang perle. De la peau tondue. Des chiens qui crèvent. Des crânes ont vomi du gaz en gerbes. De la cendre des corps s'est élevée. Deux ou trois mètres. Sur le sol serpente du sifflement blanc éteint. Les murs se sont soulevés aussi. Autant de poitrine dilatées. Chaque cellule imberbe dessoude en silence sa toute puissance. Une ombre, ombre-enfant sur la lune se détache. Une petite fille saute au ralenti à la corde. Ses nattes buissonnent doucement à chaque expiration. Dernière, tiède, elle sourit et saute, saute sans empressement, saute à quitter terre lentement. Elle rit, rit sous la nuit-rétine qui s’éparpille.

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