PAUL EMILE QUIGNAUX

samedi 6 février 2010

Libres arbres

J’imagine des forêts gigantesques dans nos montagnes, des arbres de morts. Des enfants sur les décompositions entre les marques bustives de nos passages y font collection de feuilles abandonnées chues à la patience de l’humus comme gestes, regards, sourires et pleurs des branchus que nous étions. J'imagine des fontaines de racines plongées dans les restes particules chevauchant les os, nourries des carnes et chairs ensevelies là. J'imagine des ombres au vent, tièdes et douces effleurant les jeunes pousses, vibrantes de vivre, terrées des larmes des disparus. Pour la Liberté les fous de 89 avaient planté un arbre. Pour la mienne, pour mon trépas, je veux des arbres.

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