PAUL EMILE QUIGNAUX

dimanche 7 mars 2010

Guantananaries



Une île fortifiée au large hors d’une couverture de jute. Sac orange, un corps se dérêve. L’œil plane sur la décharge du monde, s’enfonce à mi-course dans sa base vase. La poitrine s’ouvre autrement qu’à l’habitude. La respiration y grimpe comme un ver tortillant vers la gorge, au dessus des narines palpite et la bouche halète au carreau des cercles d’humidité. Des cercles ! En bas, tracés de peinture autour d’hommes debouts, nus toute la nuit dans la cour, des photos de putes autour du cou. Mal de crâne. Ceinture à clous prise aux tempes. Cuir chevelu crépu, pellicules d’égouts. L’odeur des visages marchands de phrases et de grammaires aboyantes. Un seul pas vers la cuve d’alu où ils sont venus criés. Le ciel défile bleu et rouge étoilé puis de plein d'autres drapories. Ils parlent même plus. Y verser le premier café. Leur mains jointes sur la timbale par le judas tout juste grand. Pas trop de sucre. Dire de les raser. Partir en lentes brassées vers le fond du jour, vers un Droit replié pour des siècles effondrés.

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